Nous avons hacké les élections fédérales. Voici ce que nous avons trouvé…
Les 4 et 5 septembre, les rédactions du «Temps», de la «NZZ», la Radio télévision suisse alémanique (SRF) et Opendata.ch se sont associées dans l’organisation d’un hackathon national sur le thème des élections fédérales. Pendant 48 heures, journalistes, hackers, développeurs et experts en tout genre ont élaboré des outils et des applications en ligne en exploitant les bases de données ouvertes
Le 18 octobre prochain, les Suisses renouvellent le parlement fédéral. Parce qu’il s’agit d’un enjeu électoral majeur dans la vie politique du pays, les rédactions du Temps , de la NZZ , la Radio télévision suisse alémanique (SRF) et Opendata.ch – l’association suisse qui promeut les données ouvertes – se sont associées les 4 et 5 septembre dans l’organisation d’un hackathon national sur le thème des élections fédérales.
«Un hacka quoi?» Un hackathon, soit le néologisme né de la contraction de «hack» et «marathon». Dans les faits, cela se traduit par le travail collaboratif – pendant 48 heures – de développeurs, journalistes, hackers et experts en tout genre. L’enjeu? Elaborer des outils et des applications en ligne en exploitant les bases de données ouvertes.
A Lausanne, les 4 et 5 septembre, ce ne sont pas moins de 40 personnes qui ont investi la rédaction que Le Temps partage avec L’Hebdo. Dispersées dans cinq équipes, elles ont relevé le défi d’apporter un regard nouveau sur la politique suisse et ses enjeux. Revue de détail des prototypes réalisés:
■ Politweets: saurez-vous découvrir quel parti se cache derrière ce tweet?
(Concepteurs: Mounir Krichane, Tybalt Félix, Cédric Foellmi, Solal Pirelli, Antoine Stroh, Duc-Quang Nguyen, Guillaume Legueret, Frédéric Benoît, Angelo Maiorano, Sacha Bron)
C’est quoi? Politweets, c’est un quiz politique basé sur les tweets des candidats romands aux élections fédérales.
Comment ça marche? Au premier tour, le joueur est face à une série de tweets anonymisés. Le but du jeu est de deviner le parti politique de chaque candidat en se basant uniquement sur le contenu textuel de ses tweets. A la fin de la manche, avant la publication de ses résultats, le joueur doit se prononcer sur sa tendance politique. Ce complément d’informations permet au joueur de comparer sa perception avec son affinité politique.
Difficultés: La recherche de citations de qualité à nombre égal par parti, soit 30 chacun. L’équipe a effectué un filtre manuel pour différencier les prises de position des tweets informatifs. Deuxième difficulté, l’inégalité des tweets par parti. Le Parti socialiste par exemple jouit d’une présence sur Twitter qui dépasse largement les autres partis.Donnez votre avis et contribuez au développement de Politweets
■ Le parlement à la loupe. Ce que se disent nos élus
(Contributeurs: Giovanni Colavizza, Pierre-Alexandre Fonta, Yann Heurtaux, Fabrice Hong, Jérémie Knüsel, Sylvain Moeshing, Nicolas Ray, Yannick Rochat, Douglas Watson, Jan Iwaszkiewicz)
C’est quoi? L’application liste, structure, organise en thèmes et visualise toutes les interventions au parlement.
Comment ça marche? L’équipe a collecté toutes les données publiées sur le site du parlement: la biographie des conseillers nationaux, les sujets discutés et les minutes. Ces données ont ensuite été structurées par session parlementaire, par intervention (rang/ordre), par auteur et par sujet. Grâce à cette base de données inédites, l’équipe est parvenue à élaborer un moteur de recherche grâce auquel il est possible de savoir de quoi parlent nos élus, à qui, à quelle fréquence, selon leur canton, leur sexe et leur parti.
Difficulté? Les bases de données existantes sont insuffisantes. L’équipe a donc dû se constituer son propre catalogue pour une analyse pertinente.
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■ «InterestFinder», les liens d’intérêts des politiciens
(Contributeurs: Pierre Paugam, Roland Sako, Nicolas Vodoz, Stefano Puddu, Martin, Olivier Leclerc, Hicham Bakir)
C’est quoi? InterestFinder est le prototype d’un moteur de recherche pour découvrir l’ensemble des liens d’intérêts d’un politicien.
Comment ça marche? Le visiteur tape le nom d’un candidat et découvre l’ensemble des informations le concernant, dont ses liens d’intérêts.
Difficultés? L’équipe a utilisé entre autres les données du Registre du commerce agrégées sur le site Monetas.ch. Celui-ci mentionne le code NOGA, soit les chiffres qui classifient une entreprise. Les deux premiers chiffres indiquent la sphère d’activité d’une société. Première difficulté: il existe plusieurs codes NOGA pour une entreprise. La seconde: les nombreux homonymes aux candidats dans le Registre du commerce.
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■ «Political Sentiment Gauge»: mesurez votre sensibilité politique
(Contributeurs: Jean-Henri Morin, Fabrice Dettwiler, Henri La, Frédéric Jacobs, Jörn Erbguth)
C’est quoi? Il s’agit d’une application iOS qui permet au citoyen d’exprimer sa sensibilité politique sur des thèmes et des questions donnés. Les sujets sont crowdsourcés parmi les participants, mais aussi selon des hashtags pertinents de Twitter.
Comment ça marche? L’application soumet une question au visiteur. Celui-ci doit donner son sentiment en cliquant sur le vu vert (d’accord), la croix rouge (pas d’accord) ou le point d’interrogation bleu (pas d’avis). Les réponses permettent de générer des statistiques pour connaître le sentiment des citoyens par rapport à telle ou telle citation.
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■ «25prozent.ch» Et si les étrangers de Suisse votaient
(Contributeur: Simon Perdrisat)
C’est quoi? C’est un site de vote électronique destiné aux 25% d’étrangers vivant en Suisse. Et donc à leur permettre de s’exprimer sur les enjeux électoraux. L’application ambitionne de dessiner le visage de la Suisse si les étrangers votaient.
Comment ça marche? Chaque citoyen étranger se logue sur le site 25prozent.ch. La vérification se fait par SMS. Il choisit ensuite ses candidats et ses listes.
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